Comment tailler un arbre ?

Dans cet article, nous répondons à toutes vos questions sur la taille des arbres et les idées reçues qui l’accompagnent. Vaut-il mieux réaliser une coupe douce (également appelée « taille raisonnée ») ou une coupe sévère ? Commençons d'abord par les questions les plus courantes !

 

SOMMAIRE

  1. Questions sur la taille

 

1/ Questions sur la taille

-La taille est-elle obligatoire ?

La réponse est non.

Lorsqu'une taille est effectuée, l’arbre subit une agression qui le stresse, il faut donc le tailler uniquement en cas de contraintes extérieures ou sanitaires.

- Les arbres ont-ils toujours été taillés ?

Effectivement, les arbres ont toujours été taillés. Jadis, les tawanages (tailles sévères) étaient réguliers dans le cadre de la récupération du bois. Depuis longtemps, ces techniques sont mises de côté et dénoncées par les grimpeurs du monde entier.

- Tailler fortifie l’arbre ?

Toute branche vivante est utile au développement et à la vie de l’arbre. Couper une branche de grosse section, ou encore réduire la hauteur du houppier, a des conséquences sur sa stabilité et sa santé. Un arbre fabrique du bois en fonction de ses besoins donc, si nous en supprimons, il devra les remplacer et créer des rejets beaucoup plus fragiles.

- Après une taille les branches sont-elles plus solides ?

Au contraire, les arbres compensent la perte d’une branche par des rejets à croissance rapide. De plus, ils se fatiguent donc les nouvelles branches sont fébriles. Les arboristes vous diront que toute taille sévère engendre une fragilisation de l’arbre et une désorganisation de la structure.

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« L’élagage, quand il est bien fait, par des gens qui connaissent leur métier, ça ne se remarque quasiment pas ! Peut-être serez-vous sensible au charme d’une belle rangée d’arbres à la silhouette harmonieuse, peut-être trouverez-vous qu’ils ont l’air heureux, contents de leur vie d’arbre, qui sait ? Mais du travail des jardiniers des cimes, vous ne saurez rien du tout, et c’est tout à leur honneur. »

Extrait du livre « Le platane » d’Alain Pontoppidan Collection « Le nom de l’arbre » Ed. Actes Sud

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- Un arbre plus haut est-il plus susceptible de tomber ?

Un arbre haut ne risque pas plus de tomber, au contraire. Raccourcir un arbre et couper des branches principales l’affaiblit ainsi que son système racinaire. En conséquence, le risque de chute et de casse des branches s’accroît. Le fait de rétrécir un arbre en coupant le haut s’appelle l’étêtage et cela occasionne des points d’entrées pour les bactéries et pour les insectes.

- Que faire alors si un arbre devient trop grand ?

Si un arbre devient trop grand et empiète sur une construction, sur des fils électriques ou encore s’il gêne le développement d’autres essences plus nobles, alors on pourra envisager une approche respectueuse appelée : la taille raisonnée.

Avertissement : Lors de la plantation d’un arbre, prenez en compte le fait que cet arbre va grandir donc renseignez-vous sur les caractéristiques de cet arbre et de ses besoins.

- Qu’est-ce que la taille raisonnée ?

Dès lors que vous parlez de « taille raisonnée », vous parlez d’une coupe plus respectueuse de l’arbre et de sa physiologie. C’est une méthode qui permet de palier à tous types de contraintes en respectant l’arbre. Elle préserve la santé et la longévité de l’arbre mais aussi son esthétique. Les arboristes grimpeurs s’équipent de cordes afin de se déplacer le plus légèrement possible dans l’arbre et de ne pas abimer les sujets traités. Ensuite, ils vont tailler avec des outils de précision les branches et rejets qui posent problèmes au développement de l’arbre. Les angles de coupes sont respectés et les plaies sont les plus petites possibles. Pour connaitre les techniques de taille, lisez cet article.

Rappelons que, dans la majorité des cas, il vaut mieux éviter d’utiliser des cicatrisants qui sont inutiles si la coupe est bien réalisée.

2/ La taille sévère ou de « restructuration »

exemple d'étêtage

L’étêtage

Cette technique déstructure l’architecture de l’arbre : stressé, il va multiplier les rejets fins et cassants dans le but de reconstruire sa cime. Cependant chacun de ses rejets se comportent comme de nouveaux arbres, et vont donc se concurrencer les uns les autres.

exemple de coupe de charpentière

La coupe de charpentière

L’acte de couper une grosse charpentière engendre une plaie qui est une porte d’entrée à toutes les agressions extérieures. Enfin, le bourrelet de recouvrement n’aura pas le temps ni la taille pour refermer la plaie, ce qui invite la pourriture à s’installer et à creuser dans l’arbre.

exemple de coupe sévère sur un arbre

Les conséquences d’une coupe sévère sur les racines

La suppression des branches limite l’alimentation des racines par les branches, ce qui les fragilise. Cela signifie que la stabilité de l’arbre est remise en cause. De plus, la suppression des bourgeons apicaux dérègle la production hormonale de l’arbre liée à la croissance des racines.

3/ La taille douce ou raisonnée

L’architecture de l’arbre

Un arbre a une architecture solide et bien structurée. Une fois arrivé à un âge adulte, il va naturellement limiter sa hauteur en diminuant sa pousse annuelle. Cependant, chaque essence aura un port et une hauteur bien spécifique. Par exemple, on sait qu’un peuplier pousse beaucoup plus vite et haut qu’un chêne mais il sera moins solide. Chaque branche trouve sa place pour faire partie de l’organisation générale de l’arbre. C’est cette architecture qui lui donne une telle beauté.

arbre

La taille de formation

Lorsque le développement d’un arbre est limité à cause de certaines contraintes (fils, toitures, routes…), on met en place un relevé de couronne en supprimant uniquement des branches de petit diamètre de bas en haut. Sur un arbre jeune, pratiquer une taille de formation correcte permet d’anticiper des gênes éventuelles qui pourraient arriver lors de son développement.

Le tronc

Le tronc est normalement sain et régulier, sans rejet. Son écorce est solide, sans blessure. C’est dans le tronc que circule la sève élaborée entre les branches et les racines et qui transporte les matières nutritives créées dans les feuilles.

Les racines

Il existe plusieurs sortes de racines. Tout d’abord, les racines maîtresses assurent l’ancrage de l’arbre dans le sol et sa stabilité. Ensuite, les racines nourricières se développent et leur envergure peut occuper jusqu’à trois fois la surface du houppier, ce qui est énorme. La taille des racines nourricières est à prendre en compte lors de la plantation d’un arbre à proximité de constructions. Les racines puisent dans le sol la sève brute qui est la matière première qui monte jusque dans les feuilles pour être transformée en sève élaborée.

Pour conclure, il est préférable de ne pas tailler un arbre, cependant, si certaines contraintes vous forcent à toucher à la structure d’un arbre, alors il faudra passer par des professionnels qui prendront en compte ces différents facteurs. Les tailles sévères sont fortement déconseillées tandis que les tailles douces peuvent être un juste milieu entre le fait de ne pas tailler et le fait d’abimer l’arbre.

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